Sipra
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 Dans les rues et les quartiers résidentiels modérément famés

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Josselin Stimeponque

Josselin Stimeponque


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MessageSujet: Dans les rues et les quartiers résidentiels modérément famés   Dans les rues et les quartiers résidentiels modérément famés Icon_minitimeDim 8 Avr - 22:13

Nous n’étions que les prémisses ternes d’une destinée
flamboyante. Nous réalisions que tout était à construire. Pis : à
concevoir. Nous tremblions, à prendre conscience de l’immensité de la tâche.
Nous invoquions pour nous-mêmes, la force d’y parvenir ; et pour les
autres, pour tous les compagnons, la patience de nous comprendre et de nous
soutenir, la volonté de toujours persévérer.


Nous jaillissions, à ce moment-là, de cette attitude morne
et résignée qui nous caracterisait tous, et, en notre élan forçant les plus
impudents interdits, communions dans la même ferveur idéaliste.


Nous savions les risques. Nous les outrepassâmes.


Nous ne sommes pas morts pour rien.





Laissez-nous vous narrer la vertigineuse histoire de nos
successeurs.





***






Les chambres de torture étaient d’âpres demeures ;
on n’y passait jamais plus de quatre ou cinq heures, et l’on entrait jeune
homme et l’on sortait vieillard. Aux délits bénins, répondait la justice des
fers. Tandis que le feu et l’acier, qui sont au bourreau punisseur ce que la
foudre est au dieu vengeur, répliquaient aux crimes majeurs. Un tourment
appelle un châtiment, encore que l’un et l’autre souvent se confondent.





Il est tôt.


La nuit se défile. Avec elle, disparaissent du trottoir les
putains fatiguées, des bals les dandys nocturnes aux fortunes diverses, et des
pénombres les scélérats tapis. L’univers follet de toute cette extraction
marginale se consume avec les premières aurores. Les excès d’un monde décadent
s’évanouissent.


Lueur.


Lumière sur les tares d’un monde pis.


La cité s’étire, la cité s’épand en cadence, la cité ne rêve
plus. L’aube est lourde du parfum du vice. Le ventre de la cité remue, prêt à
vomir, comme chaque matin, son flot quotidien de créatures patentées : les
miséreux hagards, les ouvriers accaparés par la journée de sueur qu’ils se
préparent à affronter, les miliciens véreux, les badauds, les gavrochards, les
prêcheurs, les travaloueurs, enfin les riverains de tout poil. Un flux maussade
d’humanité flétrie. Déjà la tension est palpable. La cité gronde, gouaille,
grésille, elle grince et gémit. Elle est un cratère ardent. Elle est le coeur
et le corps à la fois, d’une civilisation éperdue... Usines, bureaux, routes,
offices, ateliers, toute la systématique forcenée de cet univers fourmillant se
met en branle. Et les rouages, les sirènes, et la stridence des métaux, la
fournaise des forges, et l’eclat des bronzes, l’incandescence ! La
mécanique, le progrès, la science industrielle ! La cité couve un essaim
de techniques qui ne demande qu’à obéir à la cadence.





La cité s’éveille.





L’aurore, depuis des heures en gestation, connait enfin son
avènement : le ciel se découvre, et fait grâce aux premières éclaircies.
Nul azur : tout est gris. Cette pâleur blafarde contraste avec
l’architecture sombre et triste des grands immeubles tôle et pierre qui
obstruent l’horizon.


La cité en mouvement.


Le long des quais, patients et frémissants, d’humbles
usagers attendent qu’un navoyeur les mène d’une rive à l’autre de la Nesie,
vers quelque obscur lieu de trime. Le vent vigoureux leur transit les
chairs ! Même les paletots les plus douillets ne suffisent pas à se
protéger de la froideur mordante. Mais voici la navette, enfin ! Cent âmes
se pressent, prêtes à en submerger le pont sitôt l’accès autorisé. Cinq
controleurs ne sont pas de trop pour réguler la précipitation qui gagne
l’embarcadère. Tant de gens, si peu de places. Et la prochaine desserte dans
plusieurs minutes, alors que la température capricieuse n’accorde aucun
répit !


Plus haut, dans les entrailles de la ville, les mêmes scènes
d’impatience et de désarroi mêlés, lorsque tel tramway ou telle vapocalèche
refuse du monde. A contrario, des soupirs de soulagement désinvoltes affleurent
fugacement quand on est parvient à gagner sa place. Chacun pour soi, telle est
la loi implacable qui régit les rapports humains, dans cette grouillante
inhumanité.





La cité se dévoile avec l’aube.


Là une tour. Là un ensemble de bâtiments modernes en béton
et tôles. Là, quelques arbustes rabougris. La verdure est rare, tellement désuète,
au sein de la cité où seule la fonctionnalité prévaut. L’ordre des choses est
clair est bien défini. A chaque chose sa place, et il n’y a de place pour la
fantaisie qu’une portion congrue. Des îlots épars de végétation décharnée, en
tout et pour tout, cautionnent la congruité. Là, une sculpture moderne, à la
signification vague. Là, des vitrines crasseuses. Là encore, une fontaine d’eau
glaciale. Là enfin, et là, et puis là, grandioses et inaccessibles, d’immenses
façades qui cernent le champ de vision... Ainsi sise la cité, dans la splendeur
funeste de son extravagante sobriété. Gigantisme dérisoire.





Il ne manque que la pluie à ce tableau. Un relief celeste.
Une dimension. Une poésie.


Tout n’est que...





...gris et noir. Goudron et métal et chrome.





Sipra.





Une cité enfermée et opaque, un monde de ténèbres
resplendissantes, aux reflets gris et aux mille variations de gris.


Sipra. Une simple apparence.


L’image d’un monde soumis et privé.


Rien n’est plus faux.





C’est un monde de conflits, de frénésies, de tortures.





Alors ? Qu’en est-il de la torture dans cet univers
muselé ? Un moindre mal ? Un mal nécessaire ? N’est-il pas plus
judicieux de briser les individualités, d’étouffer les prises de position
pernicieuses, de sanctionner les idéalismes, que de laisser à d’intolérables
subversions la moindre chance de faire vaciller l’ordre établi ? Oppresser
l’oppresseurn’est-il pas le seul moyen d’éradiquer toute forme de
sédition ? La torture est une institution, une méthodologie, une
nécessité, à Sipra : la cité sait se défendre contre toutes les apparences
que revêt l’idéalisme criminel. La milice traque, la justice punit, la torture condamne,
sinon la mort elle-même. La cité ne tolère que ce qui est tolérable,
c’est-à-dire maîtrisable. Pour le bien commun.





La torture est un fleuron stratégique dans la guerre
perpétuelle que livre la cité à ses ennemis.


Toute guerre exige de la rigueur.


N’est pas juste, la justice qui omet la rigueur.






***





Mais nous voulions vous conter la réalité des luttes. Oyez
donc.





***






Josselin Stimeponque est un homme brisé lorsque le
Trybunal le relaxe, ce jour d’avril. Pour la première fois depuis des mois, cet
homme brisé recouvre sa liberté. Bien grand mot pour cet utopiste fragilisé
dans ses convictions et meurtri dans sa chair. Liberté ? La mort n’aurait
pas été moins liberatrice que ce simulacre d’acquittement. Mille souffrances
endurées, pour finalement quoi ? L’heur d’épouser à nouveau cette société
honnie !


Josselin Stimeponque n’est plus enfermé entre quatre murs, n’est
plus menotté, et l’on a soigné ses plaies et ses contusions. On lui a rendu ses
effets d’homme libre. Mais n’est libre que son statut. Au fond de son coeur,
plus forts que jamais, les sentiments de révolte et d’humiliation bouillonnent.
La mort, la mort, la mort ! n’aurait pas été moins douce, ne cesse-t-il de
se persuader.


Dans la cité folle, Josselin Stimeponque se sent de nouveau
assailli et frêle. Vivre dans cet enfer d’ordre et d’obéissance, dans ce magma
de résignation passive, ne lui paraît pas plus effrayant qu’affronter une
nouvelle séance de sévices. Josselin Stimeponque se sent comme un naufragé. Le
courant l’emporte, les flots le submergent, à grandes goulées se boit la tasse,
on suffoque, on tramble, les yeux grand ouverts on attend que les poumons
s’emplissent, on meurt doucement et atrocement, les entrailles noyées, le
thorax comme une éponge. Josselin Stimeponque se sent tout comme : il a essuyé l’epreuve
de la justice, et le voilà maintenant misérablement dans l’indélicate
expectative. A quand la prochaine interpellation ? A quand la comparution
ultime ?





Ses pensées fébriles se perdent dans un flot d’aigreurs
latentes, tandis que Josselin Stimeponque, le rebelle aboli, se fond dans la
marée humaine qui le happe, et l’emporte jusqu’à chez lui...





Des heures s’écoulent. A nouveau, le soleil cède à la lune
la régie du temps.





Quatre prunelles scrutatrices dans la pénombre de la rue
Tabac-Gars.


Quatre petits yeux énigmatiques. D’une ambiguité dont seules
les pupilles de pierre sont pourvues. Quatre yeux de grès : deux visions
convergentes mais aveugles, indifférentes aux cycles des jours et des nuits et
aux manèges humains. Deux perceptions simulées et fantoches, deux âmes
factices : des têtes de lion.


Historiques gardiennes de la porte de ce modeste pavillon
bourgeois en périphérie, les félines commères sculptées n’en sont pas moins
d’une ostensible vanité, comme il sied à tout ornement tape-à-l’oeil. Les deux
têtes grimacent, certes, mais sûrement davantage de leur sort qu’à l’attention
des visiteurs. De fait, rien ne trouble leur guet passif.


Villa cossue. Jardinet coquet. Les deux vigiles léonines
apportent à l’ensemble un surplus de cachet.





Une ombre se glisse dans les ténèbres, profitant d’elles
pour se mouvoir en tapinois. La rue est déserte, mais l’excès de prudence n’est
jamais un luxe pour Josselin Stimeponque. Enjambant la grille sans bruit et
néanmoins avec beaucoup de peine, puis traversant le jardin aussi vite que la
position recroquevillée le permet, le voici enfin, envers et contre tout,
parvenu jusque chez Anita.





Mais la fièvre et la douleur, au pire moment, le privent de
conscience.






***





Les vérités sont souvent cruelles, ou alors forgées-même par
la cruauté. Nous vous conterons l’épopée de Josselin et Anita, leur fougue, leur
courage, leurs tribulations. Nous vous enseignerons ce qu’il advint d’eux au
cours de l’opération Soleil Turquoise.


...La vertigineuse histoire de nos successeurs...
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MessageSujet: Re: Dans les rues et les quartiers résidentiels modérément famés   Dans les rues et les quartiers résidentiels modérément famés Icon_minitimeMar 24 Avr - 20:24

<<Vas-tu mieux ?
-Oui.
-Montre donc.>>


D'un geste, et sans laisser au convalescent le temps d'obtempérer, la main d'Anita soulève le drap de toile et le tricot de laine qui lui couvrent le buste. Un simple coup d'oeil en guise d'observation décide Anita : <<Demain je te changerai tes bandages. C'est propre, ça devrait aller.>> Le grand sourire d'Anita équivalait toutes les bonnes nouvelles, tous les encouragements.

Josselin guérissait lentement mais surement, choyé qu'il était. La providence avait du, une fois n'est pas coutume, guider ses pas chancelants cette nuit où, blessé et fugitif, il avait été attiré, allez savoir pourquoi, par la modeste maison de sa bienfaitrice.

Anita choyait consciencieusement mais tendrement, délicate qu'elle était. Un matin, levée et habillée, elle avait entrepris de se rendre au marché proche. Son panier à la main, quelle ne fut pas sa surprise : un homme gisant sur son seuil. Du sang ! Devant chez elle ! Ce matin-là, allez savoir pourquoi, elle prit la peine de porter secours à l'inconnu.

Cela faisait huit jours que Josselin vivait chez Anita. Celle-ci ne lui avait posé aucune question, réservant son attention tout entière à sa méritoire mission de médecine.
Cette distance ne les avait pourtant pas empêché de sympathiser très vite. Huit jours de promiscuité, d'intimité (pour la laisser le soigner, Josselin avait bien du laisser de côté toute pudeur) et de connivence, n'avaient pas laissé indifférents ni l'un ni l'autre.

Mais pourtant, si Anita, en dépit de son statut d'hôte et de femme, n'avait jamais paru foncièrement pusillanime, Josselin lui, affichait une prudence et une suspicion constantes, qui ne fléchissaient que lorsqu'il s'endormait.

Huit jours.

Anita n'avait cessé se demander quelle crainte torturait son invité d'infortune, mais se forçait à ne rien laisser paraître.

***

Le lendemain, chose dite et chose faite, Anita avait changé les pansements de Josselin. L'abdomen de ce dernier avait été perforé par une balle de pistolet, mais qui n'avait altéré les chairs que superficiellement. Une autre balle dans l'avant-bras gauche. Deux cicatrices et deux maux peu plaisants, mais pas de traumatisme à proprement parler : Josselin était droitier. Quant à son abdomen, et bien, ce n'était pas le nombril du monde...
En revanche, les griffures qu'il avait aux cuisses étaient profondes, et étaient les seuls motifs qui persistaient à maintenir Josselin au lit : marcher lui serait encore difficile, disait Anita.

Durant l'opération, Josselin avait laissé à sa bienveillante hôtesse l'heur de le palper, sans jamais rien dire. Il aimait ces petits soins, mais se gardait bien d'en convaincre la bonne âme qui s'y affairait.

Neuf jours.

***

A l'aube du dixième jour, Anita se réveilla seule chez elle. Josselin avait disparu. Elle ne s'y était pas attendu.
Elle pleura.
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MessageSujet: Re: Dans les rues et les quartiers résidentiels modérément famés   Dans les rues et les quartiers résidentiels modérément famés Icon_minitimeMer 25 Avr - 11:31

Cela faisait trois semaines que Josselin vivotait dans les rues du centre-ville. De nuit, il errait parmi la faune nocturne et indifférente à lui ; de jour, il se cachait du monde oppressant. Sans argent, sans statut, sans autre possession que ses frusques et sa pétoire et ses bottes de cuir, il persistait à s'imaginer traqué, fugitif, haï et trahi.
Ce qu'il était.

Plus d'un mois s'était écoulé depuis sa remise en liberté. Josselin avait eu pour première envie, sitôt sorti du Trybunal, de regagner ses pénates : un modeste appartement sis au treizième étage d'une tour-loyer. Une chambre spartiate, un salon minuscule et vide, des murs blancs, et une tuyauterie en cuivre apparente qui desservait une salle d'eau et une cuisine contigues. Le standard du citoyen, à Sipra.
En arrivant chez lui, sa clé n'eut aucun effet sur la serrure. Josselin comprit en une seconde qu'on avait profité de son incarcération pour lui confisquer son toit.
Il avait cherché à reprendre contact avec des connaissances. Evanouies, ces dernières. Et l'espoir d'un hébergement, évanoui avec elles.
Il lui restait quelque argent, à la Caisse des Dépots. Il le retira pour s'acheter de quoi manger, prendre le temps de la reflexion.
La menace de vivre dehors, conjuguée au risque d'être surveillé constamment par les sbires de la justice -on ne torture pas les gens pour les laisser ensuite agir à leur guise- acheva d'anéantir son calme.
Au diable se sustenter !
Il alla acquérir un pistolet, de la poudre et des balles. Du bon plomb tueur. Une bonne arme de poing, comme il les aimait, comme il en usait du temps de ses révoltes. Quelle meilleure école que celle de la révolution ?

Une fois l'emplette terminée, Josselin ressassa ses années de jeunesse pour distinguer quels aléas, dans son parcours, avaient pu l'amener à connaître aujourd'hui une situation si miséreuse.
Cette introspection ne dura pas longtemps. A quoi bon ?

Cet après-midi-là, Josselin pénétra dans un restaurant.
Il braqua les bourgeois qui bafraient. Il soutira monnaie, colliers, montres à gousset, babioles de valeurs, sous la contrainte de son poing brandi et du canon incitateur.
Cet après-midi-là, ce fut le tout pour le tout.

Et ce ne fut rien.

Une de ses victimes, un gros moustachu nerveux, avait profité d'un court instant d'inattention de Josselin, pour riposter. Tois coups de feu. Deux blessèrent d'abord Josselin, et le troisième éxécuta le gros.
Un des grooms du restaurant lâcha le chien. Des griffes labourèrent les cuisses du braqueur ahuri. Un quatrième coup de feu mit fin au carnage, et le chien fut mort avant d'avoir pu user de sa gueule pour mordre sa proie.

Josselin s'enfuit sans demander son reste.

Il s'était caché toute la journée de la milice. Préférant regarder ses blessures vomir du sang, que se rendre une nouvelle fois à la justice de la cité, qui ne lui pardonnerait pas plus cet écart de conduite qu'elle ne l'avait exhonéré de ses écarts de pensée naguère.
Si on l'avait torturé pour des déviances d'opinion, pour subversion... alors la mort seule serait susceptible de sanctionner une agression armée. Et le meurtre d'un gros bourgeois, fut-ce par légitime défense.

Il s'était caché et, le moment venu, jugeant l'agitation du quartier retombée, était sorti de son trou, à la faveur de la nuit.

Il avait repéré deux lions de pierre.
Une maisonnette derrière une grille.
Il s'y rendit tant bien que mal, et se laissa sombrer devant la porte.

Dixième jour chez cette Anita.
L'aurore se levait, il était temps.

Malgré les avis de son infirmière d'occasion, il prit sur lui de se lever, de serrer les dents aux premiers pas pour supporter le mal que ses déchirures aux cuisses lui faisait endurer.
Il ramassa ses habits, enfila ses bottes, récupéra son pistolet. Anita l'avait caché dans un tiroir dont elle avait caché la clé dans le vase en terre. Trois minutes suffirent à Josselin pour détourner cette précaution si ingénument féminine.
Il vola le demi-pain et le morceau de fromage rance qui trônaient sur la table du salon d'Anita, enveloppés dans un torchon. Il vola le torchon, d'ailleurs.

Et était parti, sans un remerciement pour celle qui lui avait tendu la main. Et sans avoir rien laissé deviner des sentiments qu'il avait eu pour elle, qui portaient au-delà de la simple gratitude.

C'était il y a trois semaines.

Durant ce laps de temps, Josselin avait entrepris d'élaborer sa vengeance. De porter à la société Siprasienne un coup équivalent à tout ce qu'elle lui avait fait endurer.
Question de temps et de méthode.
Cela faisait maintenant trois semaines que Josselin Stimeponque oeuvrait sur le complot qu'il entrevoyait. Il réussirait. Il irait. Les secrètes ignominies que son esprit couvait, le monde entier aurait bien le loisir de les découvrir. Le monde entier tremblerait quand il le déciderait.
Le monde, hormis Anita.

Anita...
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