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 Cabinet Galbaroni, bureau de M. Otto Galbaroni.

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Otto Galbaroni

Otto Galbaroni


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Date d'inscription : 03/05/2007

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MessageSujet: Cabinet Galbaroni, bureau de M. Otto Galbaroni.   Cabinet Galbaroni, bureau de M. Otto Galbaroni. Icon_minitimeDim 13 Mai - 23:56

Minuit, l'heure du crime.

Il faut l'avouer, il y a des moments où, sans que l'on sache au juste pourquoi, l'homme de qualité soucieux de défendre sa sérénité en ces temps parfois un peu agités, tend à un détachement souverain des petites joies superficielles -et si artificielles- du quotidien, pour s'isoler égoïstement dans un recueillement salvateur. Ce recul si nécessaire, invariablement, suscite alors l'idée d'un renoncement... d'un oubli... d'une mort...

Minuit. L'éphémère fusion de la petite et de la grande aiguille, unies dans l'annonciation d'un nouveau jour, un nouveau cycle intronisé par le retentissement des douze coups de l'horloge. L'heure du crime, donc.


Un épais cigare aux lèvres, plaisir coupable s'il en est, trahit à lui seul la plupart des vices de son propriétaire : pataud et ventripotent, cet homme qui exhale de larges volutes noires depuis sa bouche et ses narines enflées, est aussi gras de chair qu'aigu d'esprit.
Pourtant, la moralité étique du personnage est sa caractéristique première. Que cet homme soit riche et adipeux, ce n'est rien ; qu'il soit le plus disgrâcieux incarnat de l'inconséquence humaine, ce n'est encore rien ; que parmi tous les Siprasiens d'adoption, il soit seul à ne pas craindre d'égaler en odiosité ses concitoyens nataux ; tout ça n'est finalement rien ! Otto Galbaroni est pis : il est avocat !

Ce triste sire, notoire éminence du barreau, vieil homme aux aigreurs assumées et à l'humeur délétère, cultivant une éthique décadente et faussement outrée, aux idéaux étiolés par quarante années de corruption, de fraudes, de course à l'influence et de conjectures funestes, était pourtant bien à plaindre.
Car, il ne le savait que trop bien, au douzième coup, aussitôt le saisirait la Mort !

Dong !...

Galbaroni avait vu le jour soixante-trois ans plus tôt, hors de la cité et même au-delà de sa zone de régie. << Quelque part. Au sud. >> lui avait un jour sèchement répondu son père, lassé des questionnements incessants dont le harcelait le déjà curieux petit Otto.
Ce flou persistant sur ses origines, Otto Galbaroni n'avait jamais réussi à le lever, et n'avait en outre jamais connu sa mère, morte en le mettant au monde, là-bas, dans cet ailleurs qu'on nomme "sud" et qu'on ne mentionne jamais.
Pour autant, il avait eu une enfance heureuse, profitant à la fois de la bienveillance paternelle et de l'excellence de ses nourrices successives.

Dong !...

C'est à l'âge de onze ans que d'aventure, l'une de ces nourrices -et d'ailleurs la plus vieille et la plus laide de toutes, le vola un jour de tout ce qui fait au demeurant la candeur d'un enfant et le charme de sa condition. Ce viol inique demeura un acte isolé, unique sur le pauvre Otto : commis la veille du départ de la nurse (en fin de contrat) qu'on ne revit jamais.
Mais le mal était déjà fait : le jeune garçonnet avait plongé bien malgré lui dans un monde dont son entourage et notamment son géniteur bien peu clairvoyant, ne l'en soupçonnaient même pas conscient : le monde du vice, de la duperie et de l'abjection. Celui des adultes.

Dong !...

A seize ans, Otto était devenu un jeune homme intelligent et talentueux et instruit, et son père le prédestinait déjà à l'office. N'étant pas d'un naturel contrariant ni rebelle, il s'adjugea donc dès l'adolescence, tous les honneurs que le dessein paternel recquerraient.
Des études admirables.
Des compétences indéniables.
A vingt-trois ans, Otto Galbaroni figurait un avocat prometteur et prompt à l'exercice.

Dong !...

Et pourtant, cette façade "publique" qu'il réservait à ses amis, camarades et famille, dissimulait de très noires réalités.
Comme tout être ayant été victime de sévices, et le viol de sa jeunesse en était un, Otto s'était vu proposer -s'était proposé lui-même- plusieurs choix : la vengeance... l'oubli... la prostration et le secret... l'interpretation... et le transfert !
Cette dernière option fut celle que choisit Otto, de manière aussi incompréhensible qu'inadmissible.

Dong !...

Ainsi entre ses onze et ses seize ans, Otto Galbaroni avait-il patienté et mûri de libidineux projets. C'étaient bien de projets : de projections qu'il s'agissait !
Ce que cette vieille peau de vache de nurse abusive lui avait infligé (sans toutefois le traumatiser : après tout ç'avait été ni plus ni moins que du sexe, et cette épreuve, dans son souvenir, n'avait pas été déplaisante, aussi vile et repoussante que fut son initiatrice), ce qu'il avait donc subi, il l'infligerait à son tour !...
Otto se figurait être un témoin. Un relais.
Un chaînon.
Il allait transférer l'experience vécue à d'autres âmes.
Le chaînon qu'il était, prit très à coeur sa tâche : embarqué dans sa folie, il viola ainsi, entre sa dix-septième et sa vingt-troisième année, plusieurs dizaines de femmes, sans que jamais, allez savoir comment, quelque police ou quelque milice que ce fut ne le soupçonna jamais.
En ce temps-là, la repression Siprasienne n'était pas aussi forcenée que désormais. Mais même ! L'intelligence, la détermination, et la lubricité pathologique irrepressible d'Otto firent de lui, ces années-là, sous couvert de son statut d'étudiant brillant, le plus redoutable, mysterieux et insaisissable troubleur d'ordre public et de dignité féminine !

Dong !...

Lorsqu'Otto, âgé de vingt-trois printemps, obtint enfin le niveau recquis et la bénédiction paternelle pour integrer un cabinet, en même temps, comme sans transition, il cessa ses émoustillants méfaits. Il n'avait que trop abusé ! Ses "transferts", sa folie, il devait tout arrêter désormais. Il lui semblait même avoir réussi, d'ailleurs, via tous ces viols, à expier son ressentiment.
Paradoxalement, il devint avocat le jour ou il ne fut plus monstre...

Dong !...

Mais si Otto Galbaroni avait eu toutes les aises à s'affranchir de sa première damnation, il eut en revanche toutes les peines du monde à refouler celle qui allait de soi avec son métier et son nouvel apostolat (en fait, il n'y parvint même jamais) : il se spécialisa dans la défense des pires voleurs, menteurs, brigands, assassins, extorqueurs, criminels et voyous de tous genres que couvait la cité.
Ainsi, il se démarqua très vite de ses collègues moins cyniques, et aux vocations plus idéalistes, basées sur la vertu de l'innocence.
Otto Galbaroni commença son ascension en même temps que Sipra changeait : début de l'ère de repression, avènement de lord Stanton, justice de fer et tortures.
Et dans ce climat de frénésie sécuritaire, seul Galbaroni dans la profession avait su tirer son épingle du jeu.
Son talent lui permit de faire acquitter de nombreux coupables en puissance.
Lesquels le gratifiaient de grâcieux émoluments, parfois en rapport-même avec leur assignation devant justice.
Les truands qui étaient riches enrichissaient Galbaroni, qui en retour s'évertuaient à leur garantir la liberté de continuer à truander.
Galbaroni grimpa les échelons, put enfin acquérir son propre cabinet, puis sa propre notoriété, puis il s'installa sur la Stable-Ile, l'incontournable ghetto des nantis et des hommes de pouvoir. Le jour où il pendit crémaillère, fêtant son installation sur Steble-Ile, dans le saint des saints, et inaugurant par la même occasion son nouvel accabit, il sut qu'il comptait. Il sut qu'il avait lui-même une once de pouvoir.
Stanton lui-même s'interessa à l'avocaillon qui avait réussi par son travail et, en quelque sorte, son "insolence" (car après tout, il défendait et faisait libérer les fauteurs d'ordres !), à toiser les décideurs.
Stanton exigea que la contrepartie de sa réussite, Galbaroni la paye en consacrant la moitié de ses revenus à des investissements massifs dans l'outil judiciaire.
Et dans la Sipra cloisonnée que dirigeait l'implacable Stanton, aussi incroyable que cela paraisse, subsistait un système de vases clos par lequel le crime pourvoyait à la justice, gratifiant d'un côté l'Etat d'une manne permettant le développement de sa mainmise, et de l'autre, les criminels d'une semi-liberté destinée à les ponctionner régulièrement.
Et au centre de ce système, Otto qui s'enrichissait tous les jours davantage ! Ainsi se damnait-il quotidiennement.

Dong !...

Quarante années au rythme de cette vaste fumisterie. A l'insu du petit peuple qui ne s'y entend guère.
Tant de "dévouement" ne fut pas vain, puisque Maître Galbaroni, connu parmi la masse populaire pour être le "défenseur des odieux", réussit donc à s'adjuger une fortune considérable sur le compte de ses clients aussi embarrassés qu'embarrassants, et avec le consentement de la dura lex en prime...
Et tout ça, sans plus que quiconque s'attirer haines ou inimitiés.
Car, si l'adage voulait que "
sur les deux bords de la Nesie, tout le monde est forcément coupable de quelque chose", un autre proverbe intimait que "seul un Otto de bon aloi peut la fatalité mettre à bas"... Du moins, songeait Otto, pour autant qu'on y mette le prix.

Dong !...

Et voilà le vieil homme de soixante-trois ans qui s'avère riche, illustre, controversé, patenté, fumeur de cigares, et qui veille tard dans la nuit malgré le couvre-feu, et qui compte les douze coups de minuit qui annoncent son glas, tout en ressassant ses méfaits passés, en énumérant leurs persistances, et qui attend qu'advienne, une fois le dernier "dong" macabre évanoui, la destinée.

Dong !...

...Car il va mourir, dans deux secondes, il le sait.
Il aurait du savoir que rien n'est jamais acquis.
Folle jeunesse ! Misérable vieillesse !

Dong !...

Il aurait du s'y préparer.
Au cigare, une dernière bouffée de fumée.


Dong !!!
!!!
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Mr Wong

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MessageSujet: Re: Cabinet Galbaroni, bureau de M. Otto Galbaroni.   Cabinet Galbaroni, bureau de M. Otto Galbaroni. Icon_minitimeDim 20 Mai - 16:10

<< Avez-vous entendu sonner le glas ? >>

Les mots s'étaient faufilés jusqu'aux oreilles de vieil avocat. Une question si banale. Si souvent prononcée, si galvaudée, si usitée, usée jusqu'à la trame, partout dans Sipra et partout sûrement ailleurs. Une question qui n'a plus tellement de sens, devenue un tic verbal universel dénué de fondement. La vie est si féroce, les gens sont si peu amènes, le temps passe si vite. Tout le monde entend sonner le glas... Tous les jours, tout le temps... On entend trop souvent le glas sonner et résonner. Quelle detestable habitude.
Quelle detestable question. Quelle si détestable affirmative réponse.


<< L'avez-vous ouï ? >> insista la voix. << Vous y soumettez-vous de bonne grâce ?

- Oui, répondit Otto Galbaroni. Je ne vous ai pas attendu en vain.

- Et bien, monsieur, je ne vous ai pas fait attendre pour rien. Faites-moi face, je vous prie.
>>

Le vieil avocat, cigare aux dents, était resté assis et le dossier de son fauteuil tournait le dos au visiteur. Il tendit les jambes et poussa de ses deux bras sur les accoudoirs afin de se redresser et de mettre sa carcasse bedonnante sur pieds. Il se retourna alors et quatre yeux se croisèrent.
Ni l'un ni l'autre des deux protagonistes ne cilla.


<< Belle heure pour mourir, n'est-ce pas ?

- Certes. Mais pourquoi si tard, à l'echelle d'une vie ? Je mérite ce dénouement depuis si longtemps, et pis : je le mérite cent fois !

- Je ne vous juge pas. Je viens vous tuer.

- Soit.

- Agenouillez-vous maintenant. Bien. Savez-vous qui m'envoie ?

- Mille gens peuvent vous envoyer.

- Une seule personne a converti ce "pouvoir" en "vouloir". Je me suis introduit ici si facilement. Vous étiez alerté de ma venue ce soir en cette heure. Vous n'avez pas enquété ? Vous ne vous êtes pas prémuni ou protégé ?

- Vous ne jugez pas, soi-disant. Qu'importe ? Oui, j'ai reçu ce courrier, et il indiquait l'imminence de la mort. Oui, j'ai eu peur. J'ai pensé cent et mille fois aux mots qui me condamnaient : "A l'heure du crime, le vôtre sera entériné, et votre mort sera le repos de toutes les âmes meurtries par vous."

- Je connais cette sentence. Mon commanditaire m'a...

- Et, puisque vous tuez par apostolat, jeune homme, vous devez bien vous doutez que ce n'est pas qu'une sentence. C'est tellement plus !

- Comment cela ?

- Une personne veut ma mort. Par vengeance, a priori. J'aurais commis un crime a son encontre, ou à l'encontre d'un de ses proches. Il m'en avertit, me laisse une chance de me protéger de l'exécuteur -vous. Peut-être parce qu'il s'attendait à ce que je n'en fisse rien ?

- Faux. La personne qui m'envoit aurait préféré que vous vous suicidiez dans un accès de dignité.

- Mais je fais mieux encore ! Je vous ai attendu, j'ai justifié l'argent qu'on a placé en vous : comme vous l'avez dit, vous n'êtes pas venu pour rien !

- Et alors ?

- Alors cette mort à laquelle votre "commanditaire" me destine, cette fin si sournoise et ironique, ne pensez-vous pas que je la mérite ?

- Je ne connais pas le motif de mon employeur. Et je ne juge pas.

- Et je ne connais pas votre employeur. Mais l'eussé-je su, sans doute aurais-je pu confirmer devant lui, devant vous et devant quiconque, que le crime dont il m'accuse...

- ...Et bien ?

- ...n'est qu'une douce avanie à côté de la malediction dont je le pare ! Sale fils de chien ! Tue-moi donc au lieu de me faire la causette ! Je suis un monstre ! Le Défenseur des Odieux, tel est mon sobriquet ! Je mérite cet assassinat ! Je mérite d'être tué !!! Quelle fin !

- Alors, taisez-vous, que je vous abatte.

- Et voilà pourquoi je ne me défend pas ! Je veux mourir tel quel ! Pas dans vingt ans, ni de ma belle mort ni à cause de mes vices !
L'avocat jette son cigare. Je veux que vous fassiez ma légende. On vous paye assez cher pour cela !

- Taisez-vous.
>>

Otto Galbaroni se calme, et baisse la tête, prêt à encaisser le calibre.

<< Je m'appelle Wong. >>
Et Wong tira deux fois.
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Mr Wong

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MessageSujet: Re: Cabinet Galbaroni, bureau de M. Otto Galbaroni.   Cabinet Galbaroni, bureau de M. Otto Galbaroni. Icon_minitimeVen 30 Nov - 23:10

On ne peut plus sommairement, l'assassin avait tiré. Deux fois. Toujours deux fois : c'était une manie, et aussi une prévention. On avait vu des gens survivre à une balle dans le crâne, jamais à deux. Wong sortit de la poche intérieure de son veston, un carré de peau de daim dont il se servit pour astiquer le canon de son soufflant. Là encore, maniaquerie. De sa main ganté, il saisit le poignet de sa victime, et il fut assuré que plus aucun pouls ne battait. Une opération rondement menée.
Propre. Rapide.
Net.

Wong ne s'attarda encore que pour embrasser le cabinet de l'avocat de son regard observateur. Ce bureau était surchargé de bibelots tous plus attire-l'oeil les uns que les autres, et reflétaient le luxe décomplexé dans lequel se complaisait feu leur propriétaire. Les rayonnages de cette bibliothèque étaient tout emplis de recueils de droit. Et cette vieille fripouille de Galbaroni possédait aussi trois mécalivres, objets onéreux s'il en était, dont seuls les plus riches Siprasiens -comptés sur les doigts d'une seule main !- pouvaient se vanter de thésauriser.
Wong se passa une main dans les cheveux et resta coi une fraction de seconde. L'on eut dit qu'il avait hésité. TROIS mécalivres !

En soupirant, il laissa échapper d'entre ses lèvres un grognement de dépit. Il était un assassin, pas un voleur. Toujours ! il devrait se contenter du plaisir de tuer, et toujours ! renoncer à la facilité du vol.
Voler les morts, c'est odieux.

L'examen des lieux terminé, et non sans un pincement au coeur, il laissa là, pour mort, le vieux Galbaroni ; et pour intouchés, objets de valeur et mécalivres précieux.

Et en tournant les talons, Wong s'en retourna par-là même où il était entré, un instant avant de surprendre l'avocat : la méniane dissimulée par les grands rideaux noirs du bureau, et de laquelle tout Sipra s'offrait à sa vue, quatre-vingt mètres sous ses pieds.

Il leur avait dit de revenir le chercher là dans dix minutes. Ils ne tarderaient plus.
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